samedi 5 août 2006

Caritas déplore le manque de coordination entre l’Etat et les ONG

Dans un communiqué paru le 31 juillet, Caritas explique la situation sur le terrain : “Les villages de Debl et Kawzah sont toujours bloqués sans nourriture, sans eau et sans électricité. Les appels au secours ne cessent de nous parvenir des habitants de ces régions par l’intermédiaire de leurs parents habitant à Beyrouth. Les contacts s’intensifient avec le CICR et avec les Nations unies pour coordonner les interventions en leur faveur.” Interrogé sur l’aide apportée par cette organisation aux Libanais dans le besoin, le père Louis Samaha nous a annoncé que le début des opérations a commencé au surlendemain du conflit, le 14 juillet. “Depuis, nous n’avons cessé notre action. Nous avons 36 districts au Liban avec des centres disséminés partout et, sans que nous n’ayons rien eu à leur demander, tous nos volontaires et les habitants sont venus d’eux-mêmes dans le but d’aider.” Sur l’aide apportée, le père Samaha affirme : “Caritas assure les aliments, les médicaments contre les maladies chroniques et les produits hygiéniques.” Caritas essaye même de subvenir aux besoins des villages isolés et sous la ligne de feu, tel que Marjeyoun, Hasbaya, Aïn Ebel et Aïta Ech-Chaab... “Les habitants de Marjeyoun sont restés plus de dix jours sans ravitaillements, déplore-t-il. Les voies qui vont vers le Sud sont dans un sens unique. On permet aux convois des déplacés de passer tant qu’ils quittent leurs villages, mais essayer d’envoyer à ceux qui sont restés de quoi supporter plus longtemps le blocus et survivre, c’est impensable. Les Israéliens ont imposé ce blocus et n’entendent pas faciliter la tâche aux habitants et civils libanais toujours retenus dans leurs maisons.” Au sujet des donations qui parviennent à Caritas, le père Samaha annonce que l’Etat des Emirats arabes unis lui a alloué 54.000 $ US pour l’achat de nourriture. Il considère cela comme une marque d’estime à l’égard de Caritas que même l’Etat libanais ne lui accorde pas. En effet, la seule chose dont il ait à se plaindre, à part le fait que certains commerçants profitent de la situation pour hausser les prix des denrées alimentaires, c’est le manque total de coordination avec la Haute Commission de Secours, qui ne répond pas à son appel. “Il faut bien coordonner nos efforts avec l’Etat, comme nous le faisons avec les associations privées, afin d’assurer au plus grand nombre de personnes l’aide adéquate et ne pas centrer l’aide sur certains en omettant d’autres”, conclut-il.

(Article paru dans "La Revue du Liban" N° 4065 Du 5 au 12 Août 2006)