Le Liban est encore une fois la cible d’une opération militaire très vaste lancée par les forces de l’Etat Hébreu sur terre, par mer et dans les airs sans précédent depuis son retrait en mai 2000. Prenant comme prétexte la dernière action entamée par le parti Hezbollah qui a capturé 2 soldats israéliens et tué huit autres à la suite d’une opération destinée à obtenir la libération des détenus libanais, Israël a riposté par une attaque de grande envergure. Ainsi depuis hier, l’armée israélienne s’acharne contre l’infrastructure du pays visant surtout les ponts qui relient la région du Sud au reste du pays. 10 ponts au total ont été visés par les raids et sont complètement détruits. Les bombardements se sont poursuivis durant toute la journée du mercredi et continuent jusqu’à présent n’épargnant ni les villages ni les habitants. Une famille de 10 personnes a été tuée suite à un raid aérien qui a visé son domicile. Ce matin même, l’aérodrome de Beyrouth a été gravement atteint par les tirs de l’aviation et de la marine israélienne. La région de Baalbeck a été, à son tour visée par les appareils israéliens.
Le premier bilan fourni par des sources ne cesse de s’alourdir ; après avoir été hier, deux tués et une trentaine de blessés, on annonce aujourd’hui, qu’environ une cinquantaine de personnes sont tués sans mentionner le nombre de blessés qui s’avère être important. Les Secteurs de Caritas qui se trouvent dans la région du Sud nous ont indiqué le déclenchement d’un déplacement massif des habitants vers des régions plus sûres. Le Secteur de Saida indique qu’environ 5000 familles sont arrivées dans la région où elles sont accueillies et hébergées dans des centres d’accueil ou dans les écoles. Ce nombre risque d’augmenter dans les heures qui viennent. Les Secteurs de Caritas sont mis en alerte et ont été informés de fournir toute aide sollicitée par ces familles déplacées. Pour le moment, nous attendons les derniers développements pour voir quelle action entreprendre surtout que nous avons entendu des échos qui confirment les menaces lancées par Israël de mener de nouvelles attaques contre les localités de la banlieue sud de Beyrouth. Espérons que ceci n’aura pas lieu puisque cette région est surpeuplée et nous risquons ainsi de vivre une catastrophe sans pareille. De même, le gouvernement israélien qui a donné le feu vert à des actions militaires, a averti que des opérations militaires de plus grande envergure vont se poursuivre et atteindre même le Centre de Beyrouth. La peur et la crainte dominent. Les files devant les stations d’essence, les fours et les supermachés s'étendent craignant une pénurie au niveau du carburant comme à celui du pain et des aliments vu le blocage imposé à l’aéroport et au port de Beyrouth. Le secteur du tourisme qui s’annonçait être très encourageant cette saison est une fois de plus affecté. Les touristes ont presque déserté les hôtels se dirigeant vers la Syrie soit pour un rapatriement à partir de ce pays voisin soit pour attendre le développement de la situation mais à partir d’un endroit sûr.
Depuis 1996, date de l’opération « les raisons de la colère » et par la suite mai 2000, date du retrait israélien, c’est l’attaque la plus meurtrière et la plus vaste contre le territoire libanais. Les libanais sont obligés de revivre les moments durs de la guerre. C’est le sort des libanais de subir, à chaque fois, les conséquences néfastes du conflit régional. Il est évident aussi que les séquelles de cette agression ne vont pas se résorber rapidement même si le bombardement est arrêté. Le résultat va être certainement trop lourd. Notre intervention sera sûrement sollicitée. Pour le moment nos agents sur le terrain travaillent autant qu’ils peuvent chacun dans le cadre de sa région offrant leur solidarité et leur appui.
Nous espérons du fond du cœur et prions le Très Haut d’épargner au Liban de nouvelles épreuves. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de tous nouveaux développements. Prière de diffuser ce descriptif succinct sur la récente situation au Liban engendrée depuis le 12 juillet 2006 à nos partenaires à titre d’information.