vendredi 14 juillet 2006

Situation au 14 juillet 2006

Le Liban ploie douloureusement sous le lourd fardeau des agressions israéliennes.

La catastrophe s’est abattue sur notre pays renversant tout ce que les libanais ont pu réaliser pendant ces quelques années d’accalmie.

L’infrastructure est presque totalement détruite. Trois aéroports sont bombardés. Les réservoirs de carburant de l’aéroport de Beyrouth ont été touchés.

18 ponts reliant les régions entre-elles sont coupées. Le Sud est isolé du reste du pays, il en est de même pour la Békaa. Le pont principal de Mdayrej (considéré le plus haut du Moyen-Orient) qui relie la capitale à la Békaa est gravement touché coupant ainsi la région de la Békaa.

La centrale électrique de Jieh qui alimente le Mont Liban est sévèrement endommagée suite à des raids aériens.

Les quartiers surpeuplés de la banlieue sud de Beyrouth ont été ravagés par les bombardements. La situation est inquiétante surtout que des avertissements sont encore une fois lancées par l’armée israélienne demandant au Liban d’évacuer ces localités.

Suite à ces menaces, des milliers de familles fuient les régions de la banlieue sud ainsi que les villages du Sud pour se réfugier dans les endroits plus sûrs.

Le bilan provisoire signale 55 tués et des centaines de blessés dont des enfants.

Le Secteur touristique est touché en plein cœur. Une dizaine de milliers de touristes arabes et étrangers ont fui le Liban vers la Syrie. Ce secteur qui promettait beaucoup cette année devant générer des bénéfices de plus de 4 milliards de US$ se trouve brusquement bloqué causant des pertes immenses.

Les dégâts sont considérables et incommensurables.

Pris de panique, les libanais se ruent sur les supermarchés, les boulangeries et les stations d’essence pour faire des provisions.

Nous craignons une situation encore plus dramatique dans les heures qui viennent puisque c’est le Port de Beyrouth qui risque d’être la cible des attaques israéliennes.

Toutes les régions du Liban sont maintenant visées : Tripoli, Hermel, Baalbeck, la Békaa et plusieurs autres.

Les partisans du Hezbollah et leurs familles disent qu’ils vont se réfugier au Centre Ville de Beyrouth au cas où ils évacuent leurs régions à la Banlieue Sud, vous laissant l’imagination de ce qui va s’en suivre.


Suite à cet exposé et comme il vous a été communiqué par notre intervention lors de la télé conférence de ce matin, des contacts ont été effectués avec les responsables de l’action humanitaire de la UNIFIL pour voir la possibilité de coordonner les efforts en vue d’une assistance aux familles. Ces responsables ont confirmé la difficulté de cette question vue qu’il leur est impossible de se déplacer dans les circonstances actuelles prévalentes.

Des directives sont données à tous les responsables et agents de tous les Secteurs de Caritas Liban dans les régions affectées de ne ménager aucun effort et aucun moyen pour venir en aide aux familles. Les aides vont être assurées et fournies sur place vu la difficulté voire l’impossibilité des déplacements et aussi des communications. La situation exige une initiative immédiate, directe et personnelle.

Le besoin ultime et immédiat ressenti au niveau de toute la population c’est l’arrêt rapide des bombardements et le retour à la normale. La paix avant tout ! C’est ce que revendiquent la majorité des libanais, que les hostilités s’arrêtent et que la vie paisible reprenne.

Sur le côté pratique, les besoins essentiels requis seraient les denrées alimentaires de base surtout les aliments et le lait pour les bébés, les médicaments et les produits d’hygiène, et les besoins essentiels de la literie. Nos Structures régionales essaieront de fournir autant que possible ces besoins chacune dans sa région respective.

Caritas Liban, refusant tous les actes de violence, d’agression et de tension qui prévalent non seulement au Liban mais dans toute la région du Moyen-Orient, n’étant pas la solution aux problèmes, appelle toutes les parties à se calmer et à travailler pour la réinstauration de la paix.

Notre appel est lancé finalement à tous nos partenaires et à toutes les Caritas Sœurs pour nous aider à dépasser cette situation catastrophique et nous assister autant que possible.

Nous espérons encore une fois que la Paix sera récupérée et prions le Très Haut de protéger notre population. La solidarité de toutes les Caritas Soeurs est requise en ces moments cruciaux. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de tous nouveaux développements avec les besoins ciblés et bien cernés comme ils seront rapportés par nos Structures Régionales.

Nous venons de recevoir à l’impression de ce communiqué une information de notre Secteur à Tyr que 630 personnes sont hébergés dans les écoles et bâtiments publics et 45 personnes à l’Evêché des Grecs Catholiques. Les responsables et bénévoles du Secteur s’efforcent de pourvoir à leurs besoins selon les disponibilités de produits.