mardi 24 octobre 2006

Retour sur 33 jours de guerre et de solidarité : Témoignages des assistantes sociales de Caritas Liban

Un mois et demi se sont écoulés depuis la fin des combats au Liban. L’équipe des assistantes sociales de Caritas s’est réunie au grand complet au siège le 29 septembre pour échanger sur la manière dont elles ont vécu cet été, chacune dans sa région.


Dans la Békaa : « La guerre nous a permis de vivre l’Evangile et de nous renforcer dans notre mission de Caritas »

C’est Hilda Dammous, en charge du secteur de la Békaa Est qui ouvre cette série de témoignages : « Dans toute la région, le risque principal était le déplacement sur les routes : tout véhicule suspect était pris pour cible par l’aviation israélienne. Dès les premiers jours, nous avons assuré des distributions de lots alimentaires aux déplacés en achetant les produits sur place. A partir de la deuxième semaine de la guerre, nous avons reçu des chargements de camions en provenance de Beyrouth. Cela nous a permis d’augmenter les distributions et de visiter les écoles et les centres de rassemblement. Aujourd’hui, certaines activités se poursuivent toujours : à Hoch Hala, par exemple, nous préparons quotidiennement un petit déjeuner pour les familles nécessiteuses»

Joséphine El Khoury travaille à Deir El Ahmar, un village chrétien qui a reçu un grand nombre de déplacés chiites originaires de la ville voisine de Baalbek. « Caritas était la référence, la première sur le terrain. Nous sommes intervenus dès le 14 juillet. Mgr Semaan Atallah, l'évêque maronite du diocèse, a suscité une réunion de coordination. Des commissions ont été constituées : santé, distributions, accueil dans les maisons. Dans les villages de la région, nous avons visité les gens qui n'osaient plus sortir par peur des raids israéliens. Nous avons confectionné et distribué des mana'ïches pour tous les déplacés. Notre attention s'est portée tout particulièrement sur les problèmes d'hygiène, avec distribution de savons et produits divers. Aujourd'hui encore nous recevons des visites de familles de Baalbek qui ont été déplacées dans notre village de Deir El Ahmar. Elles viennent chargées de petits cadeaux pour exprimer leur reconnaissance. En conclusion, je voudrais exprimer trois conséquences positives de cette période si difficile : La guerre nous a permis de vivre l'Evangile au quotidien. La guerre nous a rapprochés des plus pauvres à travers une action quotidienne sur le terrain. La guerre nous a renforcés dans la mission de Caritas »


Dans le Sud : « Votre Jésus, on ne l’aimait pas. Après cette guerre, on souhaite qu’il soit avec nous »

Lucie Ghafary est restée à son poste à Tyr durant les 13 premiers jours de bombardements et de combats. Elle fut ensuite contrainte de prendre la route comme la plupart des habitants de la ville pour aller se mettre à l’abri plus au Nord. « Dès les premiers jours, la ville a connu un afflux important de déplacés, notamment de Bent Jbeil. Au début, Caritas a participé avec les autres associations de la ville à leur accueil. Certaines ONG internationales sont venues nous voir pour évaluer les besoins et mettre en place leurs propres actions. Pour ce qui concerne Caritas, une grande partie des bénévoles ont fui la région, se retrouvant eux-mêmes déplacés à Beyrouth… »

Jacqueline Hokayem est en charge du secteur de Marjeyoun, une zone qui fut le théâtre de combats terrestres intenses entre l’armée israélienne et les combattants du Hezbollah. Jacqueline a vécu toute la guerre dans son village d’origine : Qlaaya « Nous n’étions pas préparés à cette guerre. Celle-ci a surgit brusquement, rouvrant les blessures du passé qui n’étaient pas encore cicatrisées. Les habitants des villages chiites des environs sont venus s’y réfugier en masse, pensant qu’ils y seraient moins exposés aux bombardements israéliens. Les déplacés ont été hébergés à l’école officielle de Qlaaya. Ils refusaient d’aller à Marjeyoun car cela était devenu trop dangereux. Il y a eu beaucoup de mouvements de déplacés. Le village, qui compte une centaine de foyers, a accueilli 400 familles, soit 3000 déplacés environ. Un immeuble de 24 appartements a été notamment mis à la disposition des déplacés. A un moment, des bédouins sont venus aussi trouver refuge à proximité du village. Ils faisaient du commerce entre la Békaa et le Sud Liban, alors que tout le monde refusait de prendre la route. Leurs véhicules ont été pris pour cible par les drones israéliens. Ils ont fini par fuir vers la Békaa. Un habitant du village a réussi à acheminer de l’aide de la Caritas nationale dans son minibus. Nous avons ainsi pu assurer des distributions de lots alimentaires et de médicaments. Début août, l’armée israélienne a décidé de bombarder Qlaaya et de l’investir. Les déplacés chiites ont été évacués en convoi, mais beaucoup d’habitants n’ont pas voulu abandonner leur maison. Les soldats israéliens sont venus s’installer au village pour y dormir, causant des dégâts à l’intérieur des maisons qu’ils occupaient. Parfois, ils entraient à 100 dans une maison. En partant, ils ont laissé des messages en anglais pour s’excuser… Aujourd’hui, les habitants qui avaient fui Qlaaya sont revenus. Il y a des destructions, mais le village n’est pas rasé. Les cultures autour du village ont été brûlées. Les élevages ont été décimés. La situation n’est pas réjouissante. On constate un début d’émigration massive des jeunes vers la Grèce, l’Italie, le Danemark »

« A Jezzine, la municipalité a pris les choses en main, témoigne Sonia Azar. Caritas a pris à sa charge l’achat de médicaments. L’accueil de la population aux déplacés a été très beau. Ce fut l’occasion d’un grand témoignage de l’action de Caritas. Nous avions en permanence 50 volontaires disponibles pour repérer les besoins, apporter divers services, fournir des vêtement à près de 3000 personnes, des matelas et des couvertures à 200 familles. Nous avons aussi organisé des activités récréatives pour les enfants. Un déplacé chiite m’a dit : « Votre Jésus, on ne l’aimait pas. Après cette guerre, on souhaite qu’il soit avec nous » Dans sa famille, il y avait une personne handicapée et nous avons pris en charge tous les besoins.


Dans le Metn : « J’ai appris à les aimer. Je les ai admirés »

Marie-Rose Awad est assistante sociale pour le secteur Metn 5, qui couvre la banlieue Nord de Beyrouth où un grand nombre de centres de rassemblement étaient établis : « Dans notre région, il n’a pas toujours été facile d’être dans une démarche d’accueil des déplacés chiites. Nous savions que nous devions les aimer et les accepter avec leurs différences. Il y a eu des habitants qui apportaient leur aide à contre-cœur. Pour ma part, ils m’ont beaucoup appris. Ils m’ont rappelé notre propre combat d’il y a 30 ans : La défense d’une cause, la confiance dans leur leader, le fait de ne pas pleurer les martyres, leur abandon face à la volonté de Dieu. Ils ne se plaignaient pas. Ils avaient la paix intérieure. Nous, nous n’avions pas cette paix. Personnellement, j’ai appris à les aimer. Je les ai admirés. Et le 16 août, d’un seul coup, tout le monde est parti, laissant un grand vide… Je me suis dit : Si eux, ils ont eu cette confiance dans leur leader, leur Sayyed, qu’en est-il de nous qui doutons parfois de notre leader, le Christ ? »

« Chez nous, à Baskinta, les déplacés étaient très tranquilles ! la région était à l’écart des bombardements » raconte Sonia El Hage, l’assistante sociale du secteur Metn 4. « Mais accepter de les accueillir m’a demandé un effort personnel : mon frère a été kidnappé par le Hezbollah en 1985 et depuis, nous n’avons plus de nouvelles de lui. Le premier jour de l’arrivée des déplacés au village, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Le lendemain, je me suis rendue dans un centre où était installée une famille, pour voir ce dont elle avait besoin. Ils avaient déjà reçu la visite de la police municipale. Ils étaient méfiants. C’est le chef de famille qui m’a reçue. Je ne voyais pas les femmes et les enfants. Peu à peu, la relation s’est établie et ils se sont montrés »

A Hammana, dans le secteur du Haut Metn, Caritas Liban organisait une colonie de vacances avec des enfants de la région et des jeunes français venus de Lille, via le Secours Catholique lorsque la guerre a éclaté le 13 juillet. « En 24 heures, la colonie a été transformée pour l’accueil des déplacés » raconte Antoinette Chahine l’assistante sociale du secteur. « Caritas ne pouvait pas ne pas réagir. Nous devons être les premiers à répondre présents dans de telles situations. Dans le secteur, il y avait 17 écoles dans lesquelles Caritas intervenait. Jusqu’à leur évacuation par l’ambassade de France, les jeunes volontaires français nous ont prêté main forte d’une manière exemplaire. Notre colonie de vacances a permis aux enfants des familles déplacées de vivre leur épreuve moins durement. Nous participions à toutes les réunions de coordination dans les centres de rassemblement. Les cliniques mobiles de Caritas ont aussi apporté une aide très utile. Cette période a suscité de beaux témoignages de solidarité et de compréhension réciproque : une famille musulmane est arrivée avec une employée de maison ivoirienne. Celle-ci était libre d’assister à la messe et elle a noué des relations avec nos équipes. Deux familles de Tyr, l’une chrétienne et l’autre chiite, ont accepté de partager une maison ensemble, qui a été mise à leur disposition par des gens du village. Avant de quitter les lieux, les déplacés ont participé au nettoyage des centres de rassemblement et des rues du village. »


Aley-Bhamdoun

Rita Ghantous a recensé 500 familles déplacées dans le secteur d’Aley-Bhmadoun, région située sur les hauteurs de Beyrouth, dont elle a la responsabilité. « Une coordination étroite a été mise en place entre Caritas et les municipalités. Dans chaque village, un bénévole assurait le lien. La clinique mobile a joué un rôle très important. A chaque passage dans les centres de rassemblement, de longues queues se formaient pour recevoir soins et médicaments »


Baabda

Le secteur de Baabda est limitrophe de la banlieue Sud, qui était régulièrement bombardée par l’aviation israélienne. 26 centres de rassemblement y ont été établis. Ils accueillaient des déplacés en transit car beaucoup d’entre eux poursuivaient après quelques jours leur exode vers des régions plus sûres. Leur nombre fluctuait ainsi entre 2000 et 6000 selon les périodes. « Nous avons collaboré avec les municipalités. Celles-ci accordaient une grande confiance à Caritas qu’elles appréciaient pour sa vitesse de réaction et sa mobilité sur le terrain » explique Hala Moussa, l’assistante sociale du secteur. « 75 % des chrétiens du secteur avaient fui la zone. Nous avons travaillé avec les jeunes déplacés eux-mêmes, que nous avons mis à contribution pour épauler les bénévoles de Caritas dans la distribution des denrées de première nécessité. Aujourd’hui, les chrétiens sont revenus. Beaucoup ont souffert des conséquences de cette guerre. Ils ont un grand besoin de l’aide de Caritas »


Dans le Kesrouan

Le Kesrouan est une région exclusivement chrétienne qui s’étend au Nord de Beyrouth, du littoral jusqu’aux crêtes du Mont Liban. Le secteur suivi par Blanche Massaad comptait 24 centres de rassemblement, établis dans les écoles publiques, où se sont installés les déplacés chiites, tandis que les chrétiens – environ 10% des déplacés – étaient dispersés dans des maisons, parfois louées à faible loyer pour l’occasion. « Il y a eu jusqu’à 15000 déplacés dans le secteur. Mgr Guy Noujeim, l’évêque maronite de la région, a organisé très tôt des réunions de coordination au siège de l’évêché, à Achqout. La coordination s’est faite avec la Société Saint Vincent de Paul, l’Office de Développement Social, les organisations onusiennes, les municipalités... Nous tenions des réunions régulièrement, deux à trois fois par semaine. Dans un premier temps, Caritas s’est chargée de la distribution des denrées alimentaires. Nous avons ensuite proposé que Caritas prenne en charge l’aide sanitaire : médicaments, hospitalisations, accouchements, etc. Pendant cette période, il y a eu beaucoup de fausses-couches et de bébés malades parmi les déplacés. Caritas a également fourni des réservoirs d’eau à certains centres. Le Courant Patriotique Libre était très présent sur le terrain et voulait contrôler l’assistance aux déplacés. Cela a créé quelques tensions. Mais dans l’ensemble, nous avons pu nous coordonner efficacement avec eux. Pour notre part, nous sommes souvent intervenus pour aider les déplacés qui n’avaient pas de papiers d’identité sur eux à obtenir l’accès aux hôpitaux »


A Beyrouth : « Certains ont laissé des message de remerciement et d’amitié sur les tableaux des salles de classe »

Les quartiers de Beyrouth qui n’étaient pas visés par les raids israéliens ont vu un afflux massif de déplacés. Dans le seul quartier d’Achrafieh, 10 centres de rassemblement ont été ouverts. « Une équipe de 11 religieuses de la congrégation des Sœurs des Saints Cœurs est venue nous prêter main forte » raconte Rola Farhat « Dans les trois écoles où Caritas avait pris en charge la vie quotidienne des déplacés, elles assuraient une présence continue de 9h à 22h. Nous avons demandé qu’une clinique mobile vienne fournir des médicaments et assurer des consultations médicales pendant deux jours. Caritas a pris en charge la fourniture de produits d’hygiène, les coûts d’hospitalisation ou d’analyse médicale. Il y a eu une bonne coordination avec l’Hôtel Dieu de France, qui a même organisé une journée récréative pour les enfants déplacés du quartier avec un repas chaud et une séance de cinéma. Pour certains enfants, c’était la première fois qu’ils assistaient à une projection de cinéma ! Caritas a pris l’initiative d’équiper l’une des écoles avec du matériel de cuisine permettant la confection de repas pour 1200 personnes. Ensuite, un partenariat s’est établi avec l’école hôtelière de l’Université Saint Joseph, où nous envoyions les denrées à cuisiner. Des élèves des collèges des Sœurs des Saints Cœurs de Sioufi et Notre-Dame de Jamhour nous aidaient à distribuer les repas dans quatre écoles. Une centaine de jeunes bénévoles fut ainsi mobilisée. Grâce à eux, nous avons pu organiser dans trois centres des animations tous les après-midis pour les enfants déplacés. Nous avons lancé des appels à la solidarité auprès des habitants du quartier et avons collecté des vêtements et 700 draps ! »

Annie Kaloust, l’assistante sociale du secteur de Geitaoui, relate une autre initiative prise par Caritas : « Nous avions eu l’idée de proposer des coupes de cheveux dans les centres de rassemblement afin de freiner la propagation des poux. Nous nous sommes procuré le matériel, et un coiffeur bénévole m’a accompagnée dans les centres de rassemblement de la ville. L’initiative était bien accueillie. Nous avons passé cinq jours au jardin public de Sanayeh où 3000 personnes de la banlieue avaient trouvé refuge, dormant en plein air à même le sol !

A Ras Beyrouth, le Hezbollah était très présent et actif auprès des populations déplacées. « C’est un couple mixte – le mari musulman et la femme chrétienne – qui fut à l’origine du premier contact avec les centres de rassemblement, raconte Rita Ghantous. Nous nous y sommes rendus ensemble pour voir ce qui leur manquait. A partir de ce moment, les responsables des centres sont venus sans réserves frapper à la porte de Caritas. Les bénévoles ont généralement vécus des événements difficiles durant la guerre civile. Ils avaient quelques appréhensions à aller au devant des déplacés chiites. Mais cette guerre-ci les a ouverts aux musulmans »

Rita Hayek travaille dans le quartier de Bourj Hammoud, où 13 centres de rassemblements avaient été aménagés. « Mais nous avons constatés que de nombreuses ONG étaient présentes dans les centres. Alors nous avons décidé de nous occuper aussi des déplacés hébergés dans des familles, en coordonnant avec la municipalité. Nous avons effectué des enquêtes dans le quartier. Nous avons reçu des dons de certains habitants. Dans les centres de rassemblement, des religieuses sont venues proposer leurs services pour organiser des activités récréatives pour les enfants. Avant de quitter les centres, des femmes musulmanes sont venue remercier les Sœurs pour leur travail, en avouant qu’au début, elles craignaient qu’elles cherchent à les convertir. Elles se sont excusées de n’avoir pas été plus collaboratives pour le nettoyage du centre. Certaines ont laissé des message de remerciement et d’amitié sur les tableaux des salles de classe… »


Dans le Nord : « Depuis leur retour au Sud, une équipe de bénévoles s’est rendue dans leur région pour leur rendre visite »

Le bureau de Caritas du secteur de Jebbé-Bcharré est situé dans le couvent de Dimane, la résidence d’été du Patriarche maronite. « Beaucoup de déplacés se sont présentés au couvent pour demander de l’aide au Patriarche » raconte Liliane Arrab. « Ils étaient orientés vers le bureau de Caritas. Nous avons collaboré avec la municipalité ainsi qu’avec d’autres ONG présentes dans la région. Une école a été mise à la disposition des déplacés dans le village de Jebbé. 170 lots alimentaires y ont été distribués. Mais c’est seulement maintenant que l’aide du Haut Comité aux Urgences nous parvient ! »

Joyce Souto-Zada est responsable du secteur de Zghorta-Ehden. « A partir du 17 juillet, 4000 personnes déplacées ont été recensées. Caritas assurait la coordination des organisations qui intervenaient dans la région. L’une d’elles assurait la distribution des légumes frais en provenance de son centre de production de Bcharré. Beaucoup de déplacés étaient accueillis au sein de familles. A Zghorta, 5 écoles publique ont été ouvertes. Nous avons surtout eu un rôle de coordination. Nous apportions une aide médicale à travers la clinique mobile et la fourniture de médicaments. Ce fut une période de forte collaboration entre secteurs de Caritas »

« Dans la région de Koura, explique Akl Mouarbess en charge du secteur, nous avons collaboré avec les ONG, le caïmacan et les municipalités. Il y avait plus de 10000 déplacés dans la zone. Caritas a apporté ses services à 3000 personnes, réparties dans 5 centres, fournissant médicaments et produits d’hygiène. A leur départ des écoles, les déplacés avaient laissé des messages de remerciement sur les tableaux. Nous avons également recherché des familles d’accueil pour des déplacés qui refusaient de séjourner dans les écoles. Cela nous a permis de créer des liens avec des familles chiites de la région. Récemment, nous avons ainsi été invités à un Iftar – le repas de rupture du jeûne - en signe de remerciement »

Anahid Balikian travaille à Tripoli : « Caritas est intervenue dans les écoles, raconte-t-elle. Des partis politiques assuraient des repas chauds. Nous nous sommes chargés de fournir des sous-vêtements, des chaises en plastique, ainsi que des produits hygiéniques. Dans le diocèse, nous avons effectué des visites de centres de rassemblement avec l’évêque »

Dans le Akkar, région la plus septentrionale du Liban où travaille Zarifé Abdo, on a dénombré 5000 déplacés. « Ceux-ci étaient surtout hébergés dans des familles. Nous avons compté jusqu’à six familles accueillies sous un même toit ! Les aides du Haut Comité aux Urgences ne sont pas parvenues jusqu’à nous. Au lieu d’ouvrir les écoles, les municipalités ont privilégié l’accueil dans les familles. Des maisons inoccupées ont aussi été mises à la disposition des déplacés. D’autres avaient de la famille dans la région »

L’évêque maronite de Batroun, Mgr Saadé, avait convoqué une réunion des associations de son diocèse pour anticiper l’afflux des déplacés. « Caritas a couvert les besoins que les autres ONG ne pouvaient assurer » explique Céline Dahdah. « Les déplacés ont été très touchés par l’accueil des chrétiens. Lors de leur départ, certains ont pleuré d’émotion. Depuis leur retour au Sud, une équipe de bénévoles s’est rendue dans leur région pour leur rendre visite »