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Annoncée comme une journée de « grève générale », le mardi 23 janvier 2007 fut une journée de violence au Liban, endeuillée par la mort de cinq personnes et occasionnant plus de cent blessés. Alors que les responsables politiques ayant appelé à la grève avaient promis que la mobilisation serait pacifique, celle-ci s’est traduite dans de multiples régions par des affrontements entre militants, faisant craindre pour les jours à venir un embrasement généralisé dans l’ensemble du pays.
Au soir de cette journée sanglante, les leaders de l’opposition ont annoncé la suspension du mouvement, tout en promettant « d’autres formes de contestation ayant plus d’impact que les moyens utilisés jusqu’à présent » si le gouvernement ne modifie pas sa position. Ces menaces d’escalade font peser une lourde incertitude sur l’activité de tous les Libanais, et se répercute notamment sur ceux dont les faibles revenus sont liés au petit commerce, au tourisme ou encore à la restauration.
Parallèlement s’ouvre ce 25 janvier à Paris une conférence internationale de soutien au Liban. Afin de bénéficier des aides promises par les pays et institutions donateurs, le gouvernement libanais s’apprête à y présenter un programme de réformes socio-économiques ambitieux, qui repose sur une libéralisation accrue, une hausse des recettes fiscales et une réforme de l’administration. Même si ce programme comprend également un volet social prévoyant une amélioration des filets sociaux et des systèmes de santé et éducatif, les rencontres similaires qui ont eu lieu dans le passé ont montré que ces mesures et plans d’action ne suffisent pas à redonner espoir aux Libanais dont la confiance dans les leaders politiques est largement entamée.
Dans ce contexte rempli d’inquiétude, Caritas Liban estime que l’issue de la crise réside dans le dialogue, et appelle à une reprise du fonctionnement normal des institutions. Les valeurs auxquelles se réfère Caritas Liban lui font considérer que les efforts doivent porter sur l’instauration d’un système économique équitable, permettant la participation de tous les Libanais à la vie économique, une gestion saine de la dette publique dont le fardeau ne doit pas reposer sur les plus pauvres, et surtout l'instauration d'une paix solide et durable.
Pour sa part, Caritas Liban poursuit l’extension de ses programmes de soutien aux plus démunis en faisant appel à la solidarité des Libanais, toutes confessions confondues. Outre le programme spécial de réhabilitation post-urgence mis en place suite à la guerre de l’été dernier en partenariat avec les Caritas partenaires, Caritas Liban a ainsi lancé de nouveaux programmes dans la banlieue de Beyrouth, dont les « Repas de l’Amitié » à Dekwané, servis gratuitement aux personnes nécessiteuses de la région, ainsi qu’un programme de soutien scolaire à Nabaa, destiné aux enfants du quartier. Caritas Liban a également assuré la distribution de mazout à 2600 familles et de 3600 lots alimentaires dans tout le Liban.