Au 7ème jour des événements, la situation a empiré à tous les niveaux et ne s’annonce pas meilleure à sa 8ème journée. Un cessez-le-feu n’est pas du tout envisagé de si tôt. Par contre, les menaces persistent, les agressions augmentent pour atteindre plusieurs localités du Liban Sud, de la Békaa, notamment Zahlé, du Nord et de Beyrouth. Même, certaines régions du Mont Liban commencent à être la cible des représailles israélienne.
Presque la totalité des régions libanaises sont bombardées. Même les régions qui soit disant étaient à l’abri des agressions sont devenues des nouvelles cibles. Les camions, les vans et les poids lourds sont visés maintenant. La région de Jamhour, au Mont Liban, a été pilonnée où 11 soldats de l’armée libanaise ont été tués. Hier, seulement le bilan a fait 31 tués et plusieurs dizaines de blessés. Des familles ont perdu plusieurs membres en une seule attaque, ceci est très pénible et dur à supporter. Ce matin, le village de Sarrifa, dans la région de Tyr a été attaqué par les raids israéliens. 20 personnes ont été tuées dont 10 de la même famille.
L’Armée Israélienne aggrave encore davantage la situation des citoyens libanais en visant les lieux de stockage de produits et les usines. En effet, les dépôts de denrées alimentaires ont été particulièrement la cible des représailles israéliennes. Une grande usine de laiterie dans la Békaa « Liban Lait » a été entièrement détruite et brûlée suite à des tirs directs par l’aviation de l’Etat Hébreu. Un dépôt de produits alimentaires « TransMed » situé à Choueifate, dans la Banlieue Sud est totalement détruit.
Les écoles, les couvents, les établissements publics débordent de réfugiés. Plus de 500.000 personnes sont déplacées suite aux bombardements intenses auxquels elles ont été soumises. Sans mentionner ces familles qui se sont réfugiés auprès de parents proches à eux ou chez des amis ou même parfois chez des familles qui engagées par leur sens de la Charité ont voulu héberger certaines familles inconnues. Vous ne pouvez imaginer le sens de la solidarité et de la fraternité qui pousse les gens à s’entraider et à secourir ces personnes vulnérables. C’est le seul bienfait, nous insistons le seul, à cette guerre c’est montrer à l’opinion internationale combien les libanais sont unis et solidaires mis à part leurs convictions politiques ou autres.
La situation humanitaire des déplacés est catastrophique et alarmante. Les familles ont tout laissé derrière elles. Elles se protègent avec des moyens dérisoires et précaires. La continuation du blocus terrestre, maritime et aérien et la coupure de ponts et de routes reliant les régions entre elles, va progressivement aggraver la situation sur le plan de l’approvisionnement. De même, la ruée des consommateurs sur les produits alimentaires.
Les cliniques mobiles des Secteurs sont largement mobilisées, particulièrement celles de Jbeil et de Saida. Les responsables ont établi une stratégie d’intervention pratique et efficace. Des visites régulières sont organisées dans les écoles officielles et les centres d’accueil où les déplacés sont hébergés pour venir en aide aux personnes ayant un besoin urgent au niveau sanitaire. Un médecin avec une infirmière offrent leurs services curatifs surtout aux enfants, aux vieux, aux malades chroniques et aussi administrent et accordent les médicaments nécessaires comme ils donnent leurs conseils préventifs pour persister en ces dures circonstances.
Dans les centres de leur hébergement à Beyrouth, les Secteurs de Caritas Liban de la région assistent dans la mesure du possible les familles en leur accordant des provisions alimentaires de base, des détergents, des médicaments, du lait et des couches. D’après une information primaire par nos différents Secteurs, sauf ceux implantés dans la région Sud, le nombre de déplacés desservis par Caritas Liban dans les Centres d’accueil s’élève à 25.855 personnes, jusqu’à cette date.
Caritas Liban s’efforce pour faire parvenir dans les régions de Tyr, de Marjeyoun, de Bint Jbeil et de Saida les provisions essentielles avec l’aide de l’Armée Libanaise qui met à notre disposition des camions pour le transport. Hier, un camion a été envoyé à Tyr. Aujourd’hui, des lots seront aussi transportés à Marjeyoun.