mercredi 2 août 2006

Centre de regroupement de Chouit (secteur de Baabda) – 27 juillet 2006

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Le village de Chouit est situé un peu à l’écart de la route de Damas, sur les hauteurs qui dominent l’Est de Beyrouth. Depuis, deux semaines, l’école Haddad, une école privée gratuite, héberge 40 personnes venues de la banlieue de Dahié toute proche. Dans le village même, 136 familles ont trouvé refuge dans de la famille ou chez des amis. Mais hier encore, des nouveaux-venus, fuyant les bombardements du Sud Liban, sont venus frappé à la porte de l’école.

Zeinab el Hajj Hussein est originaire de Hermel, dans le Nord de la Békaa. Toute la famille a fui Dahié le premier jour des pilonnages du quartier par l’aviation israélienne. Ils ont d’abord décidé de partir à Baalbek ou son mari a de la famille. Mais la situation est devenue très vite également intenable dans la Békaa. Elle préféra repartir vers Beyrouth avec ses six enfants, son mari devant la rejoindre le lendemain. Mais à l’approche de la capitale, elle croise des voitures de réfugiés qui lui annoncent que le quartier est un champ de ruines. Elle atterrit finalement à Chouit, totalement démunie, tandis que son mari est resté bloqué à Baalbek.

« Je n’ai rien pu emporter avec moi. Mais ici, nous avons eu la visite de plusieurs organisations. Nous recevons l’essentiel : de l’eau, des vivres, des médicaments. Nous avons des matelas et des couvertures. Mais nous faisons attention à ne prendre que ce qui nous est indispensable car nous savons qu’il y a des gens qui sont encore plus dans le besoin que nous. Dans certains centres de regroupement, des familles dorment à même le sol et les réserves d’eau sont insuffisantes. » Sa voisine intervient : « Ce qui risque de nous manquer le plus, c’est de ne plus pouvoir communiquer avec les membres de notre famille. J’ai une fille dans la Békaa, à Bazzalié, et une autre sur la route de l’aéroport. Nous sommes inquiets les uns pour les autres. Grâce au téléphone portable, nous pouvons nous rassurer mutuellement. Mais cela nous coûte très cher… »
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The village of Chouit is located a little off the Damascus road, on the heights which dominate East Beirut. Since two weeks, the Haddad School, a free private school, gives shelter to 40 people from the close suburbs of Dahié. In the village, 136 families found refuge in family’s or in friends’ homes. But as late as yesterday, new-comers, fleeing the bombardments of South Lebanon, came knocking at the school door.

Zeinab el Hajj Hussein is originally from Hermel, in the North of the Békaa. All the family fled Dahié the first day of assault on the district. They initially decided to go to Baalbek where her husband has of the family. But the situation became very quickly also intolerable in Békaa. She preferred to set out again towards Beirut with her six children, her husband supposedly joining them the following day. But at the approach of the capital, she crosses other cars of refugees who announced to her that the district is a field of ruins. She finally landed in Chouit, completely stripped, while her husband remained blocked in Baalbek.

"I could not carry anything with me. But here, we had the visit of several organizations. We receive the essentials: water, food, drugs. We have mattresses and covers. But we pay attention to take only what is essential for us, because we know that there are people who are even more in need than us. In certain centers of regrouping, families sleep on the ground and the reserves of water are insufficient " Her neighbor intervenes: "What we are likely to lack most, it is to be able to communicate with the members of our family. I have a girl in Békaa, in Bazzalié, and another on the road of the airport. We are anxious for each other. Thanks to the portable telephone, we can reassure each other mutually. But that is very expensive... “